L’autre jour, je discutais avec une jeune fille qui devait enregistrer ses vœux d’orientation. Après un moment d’hésitation, elle me dit ce qu’elle aimerait faire : orthophoniste. Mais elle enchaîne aussitôt : « Je n’ai pas le niveau… Je vais plutôt faire prothésiste ongulaire, j’aime bien aussi. »
Alors nous avons parlé. De son parcours, de sa petite sœur qu’elle aide au quotidien, parce qu’aucun professionnel n’était disponible pour la suivre. De cette envie profonde d’aider, de comprendre, de soutenir… Une motivation claire, une vocation naissante.
Mais aussi d’un manque cruel de confiance. Un niveau scolaire fragile. Aucun soutien. Et pour cause : elle n’a parlé à personne de son dilemme.
Combien d’adolescents vivent ce genre de tiraillement intérieur en silence ? Combien d’entre eux renoncent, ajustent, censurent leurs désirs pour s’aligner sur ce qu’on attend d’eux – ou sur ce qu’ils croient qu’on attend ?
Le poids de l’environnement sur les choix
Entre les attentes parentales parfois étouffantes, les remarques désabusées de certains professeurs, la pression du système scolaire et la méconnaissance des métiers, nos ados sont souvent plus désorientés qu’orientés. Ajoutez à cela une faible estime de soi, des croyances limitantes (« je ne suis pas assez bon/bonne pour ça »), ou encore une absence de dialogue… et leurs choix deviennent des compromis plutôt que des élans de vie.
Il est temps de faire un pas de côté. De regarder, en tant qu’adultes, éducateurs ou parents, où nos propres peurs ou projections influencent leur chemin. Ce que nous n’avons pas réussi, ce que nous croyons être « un bon métier », ou au contraire, ce que nous redoutons pour eux.
Ce que nous pouvons faire, concrètement
Pour les enseignants :
- Favorisez des temps d’échange sincères sur les aspirations des élèves, sans jugement ;
- Encouragez les initiatives, même si elles semblent ambitieuses ;
- Orientez vers des ressources, des témoignages, des professionnels qui incarnent ces métiers.
Pour les parents :
- Ouvrez un espace de discussion sans pression, où vos enfants peuvent dire ce qu’ils aiment, sans craindre d’être corrigés ;
- Faites confiance à leur intuition, même si elle ne ressemble pas à la vôtre ;
- Montrez que vous croyez en eux, même (et surtout) quand ils doutent.
Pour tous les accompagnants :
- Soyez des témoins bienveillants. Laissez-les explorer, tâtonner, rêver ;
- Proposez des outils d’introspection, de mise en mots, de projection dans l’avenir ;
- Apprenez à écouter entre les lignes.
Et si vous êtes perdu vous aussi…
Si vous ne savez pas comment les accompagner, si vous vous demandez comment les aider sans projeter vos propres peurs, votre propre histoire…
L’échange peut faire toute la différence.
👉 Mon offre “1h – 1 problème – 1 solution” est faite pour ça :
Un échange ciblé, bienveillant, pour vous aider à clarifier votre posture, et trouver comment vraiment soutenir un ado en questionnement.
Parce qu’un adulte éclairé fait un monde de différence pour un jeune en recherche de sens.
Cette offre est accessible après un premier entretien découverte (gratuit).